Le téléphone pleure




Il me vient à l’esprit la chanson de l’autre électrocuté, là...
Si : « Le téléphoneu pleure » 🎶

C’est un peu la sensation quand Elsa appelle.
Dès le matin.
Et je ne décroche jamais.
C’est un principe.

Pour les gens qui ne me connaissent pas cet humour caustique (et désopilant), parfois ça donne lieu à quelques incompréhensions.
« C’est votre maman, vous pouvez lui répondre, je passerai plus tard »
Moi : « Pas d’inquiétude, elle va rappeler, et de toute façon le souci va se régler de lui-même. 
A priori d’ici 30 minutes.
Et puis elle va laisser un message paniqué et culpabilisant, ça me distrait ».

L’avantage des postes à responsabilités, c’est que personne n’osera te dire « putain mais t’es un gros connard de faire souffrir ainsi ta mère qui n’est pas responsable de sa maladie ! ».
Mais les regards, waaaaaa ! ^^
Pour le diablotin qui sommeille en moi, c’est juste du bonheur.

Mais bordel, les pleurs, la parano, jouer sur la culpabilité, ça fait partie très exactement de cette maladie, justement !
Donc c’est comme avec un enfant qu’on élève, mais dans l’autre sens. 
Si tu veux survivre, tu souris, tu mets de la dérision dans tout ça, et surtout tu ne te laisses pas avoir.
On devrait relire Dolto, aussi pour s’occuper des vieux qui perdent leur cerveau.

Et oui, j’archive tous les messages d’Elsa.
Je me dis que ça servira peut-être un jour à un interne en neurologie pour son mémoire (mon côté pédagogue, toujours).

Parfois je décroche et je finis toujours pareil : « Faut que je te laisse, Elsa, je suis sur un truc super urgent et on m’attend ».
C’est l’avantage. 
On peut être fainéant et ne pas se renouveler, c’est toujours un nouvel argument 😊

Quand je serai à sa place, je serai insupportable.

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